Rencontre une dominatrice
La nuit tombe sur Vichy, et la ville s’apaise, loin des éclats du Casino ou des murmures feutrés du Velvet, ce bar discret où les regards s’effleurent sans jamais se croiser vraiment. Je marche, solitaire, dans ces rues familières, mais le réel me pèse, trop sage, trop lisse. Alors, doucement, l’imaginaire s’invite : derrière une porte dérobée, une salle cachée, des chaînes qui tintent, une voix de femme, grave et enveloppante, qui s’élève depuis l’ombre. Elle ne se montre pas, mais elle guide, ordonne, caresse l’esprit plus sûrement que la main. Je ferme les yeux, le téléphone contre l’oreille, et sa présence s’impose, souveraine, effaçant les contours du monde. La rencontre n’est plus physique, elle devient abandon, glissement, vertige. À Vichy, tout s’efface, sauf la voix qui domine, et je me perds, volontaire, dans ce territoire interdit.