
Rencontre une dominatrice
La ville d’Alès s’étire sous la lumière blafarde des réverbères, mais derrière les façades sages, il existe des lieux où l’on respire autrement. Ce soir, la tension s’accroche à ma voix, chaque appel professionnel me rappelle que je dois tout contrôler, tout décider, sans jamais faiblir. Pourtant, dans le silence de mon appartement, la volonté s’effrite, lasse de porter ce masque.
Je repense à la Salle Obsidienne, ce club discret près de la vieille gare, où l’on murmure plus qu’on ne parle, où l’on écoute plus qu’on ne regarde. L’idée d’une rencontre, d’une voix féminine, locale, posée à l’autre bout du téléphone, s’impose doucement. Dans la pénombre, je ferme les yeux, prêt à me laisser guider, à m’immerger dans cette relation inversée, douce et irréversible, qui ne demande qu’à s’installer, ici, à Alès.

Alès