
Rencontre une dominatrice
La lumière blafarde du bureau s’étire sur les murs, alors que Vénissieux s’endort derrière les vitres. Les chiffres, les mails, la pression : tout cela pèse, m’écrase, me rappelle à l’ordre. Pourtant, il suffit d’un souffle, d’une pensée, pour que l’imaginaire s’infiltre. Je me surprends à rêver d’une rencontre, d’une voix féminine, grave et douce, qui me guiderait, par téléphone, vers un ailleurs. J’imagine la salle rouge du Velvet Basement, ce bar caché près de la place Léon-Sublet, où les regards se croisent dans la pénombre, où l’on s’abandonne à des jeux de pouvoir feutrés. La frontière entre l’obéissance et le désir se brouille, et je sens le réel vaciller. Parler, juste parler, à l’abri de ce lieu, suffirait à tout faire basculer. Je ne sais plus très bien où je suis, ni ce que je veux vraiment.

Vénissieux